lundi 9 avril 2012

"Quand je serai grande, je serai écrivain."



Quand j'avais huit ans, tandis que les autres petites filles rêvaient de princes charmants, moi, je rêvais de pirates. Pour moi, les pirates, au fond, n'étaient pas vraiment méchants. Ils étaient comme moi, ils voulaient pas qu'on les embête. Les pirates sont avant-tout des voyageurs à la recherche de trésors et d'aventures. J'aimais les pirates, plus que les princes charmants, alors j'écrivais des histoires de pirates.

Un jour j'ai lu mon histoire de pirates devant toute la classe. Les garçons ont applaudi, les filles ont fait la moue. Les garçons m'aimaient bien, les filles un peu moins. Taper dans un ballon au lieu de raconter des secrets n'était pas trés bien vu. Enfin j'imagine. Je me souviens plus trés bien.

Par contre, je me souviens trés bien du jour de la rentrée, l'année d'aprés, quand la maitresse a demandé ce que l'on voulait faire quand on serait grands. Elles voulaient être maitresse d'école, ou vétérinaire, ils voulaient être pompier ou astronaute. Mon meilleur copain, assis à ma droite, voulait être footballeur. Quand vint mon tour, en fixant les rayures sur ma table en bois, j'ai dit d'une petite voix :

"Moi, quand je serai grande, je serai écrivain."

Quelques années plus tard, quand j'avais seize ans, les choses avaient bien changées. Je ne croyais plus en rien, je ne croyais plus en moi, ni en personne d'autre. La vie était une pute. C'est ce qu'ils disaient tous. J'étais pas bien dans mes pompes, et à mes complexes d'adolescente s'ajoutait ceux d'une fille de parents qui divorcent. Moqueries, anorexie réactionnelle, dépression, descente en enfer. Des profs qui s'interrogent, une infirmière qui me force à manger, une camarade qui me tend une feuille et un stylo.

"Si tu veux pas en parler, tu peux toujours écrire ! Il parait que ça te soulagera d'un poids, c'est l'assistante sociale qui me l'a dit."

Ce qui était juste un hobby de petite fille devenait alors quelque chose qui pouvait me sauver. Je trouvais ça complétement stupide, et pourtant je l'ai fait.
Merde, cette conne avait raison.

Ensuite il y a eu les blogs. Tout d'abord celui qui était publique, qu'une amie avait fait circuler dans sa classe, ce qui donnait des situations improbables. Des personnes que je ne connaissais pas et qui venaient me dire "j'ai lu ton blog, il est cool, j'aime bien". Ensuite il y a eu le blog privé, beaucoup plus sombre, beaucoup plus chiant aussi.

Aujourd'hui, du haut de mes vingt et un ans, j'ai de nouveau un blog. L'idée de devenir écrivain, qui me semble désormais impossible, est compensée par celle de devenir journaliste. Pourtant, l'envie de créer revient, alors de temps en temps, j'essaie. Il y a des jours où j'ai l'impression d'écrire quelque chose de bien, et d'autres où j'ai l'impression d'écrire n'importe quoi. Qui sait, peut être qu'un jour, j'aurais une idée en or et un gain de talent. Suffisamment pour prétendre écrire un roman ?

"Quand je serai grande, je serai écrivain."
Quand je serai grande, qui sait, peut être. On verra bien.



(ps : l'image est tirée du film Anonymous, que je recommande vivement !)


jeudi 5 avril 2012

Le code de la route est une ordure.

Salut toi ! Ça faisait longtemps hein ? Faut dire que j'étais trop occupée. J'aimerais bien pouvoir dire que j'étais occupée à sauver le monde, mais en fait, j'étais occupée à...
...rater mon examen de code. Lamentablement.

Ouais c'est ça, "à vous de jouer !" (connard)

J'avais les mains moites et le souffle coupé. Je suis tombée sur des questions de merde. Quand est arrivé mon tour de donner la manette au monsieur des manettes, il a secoué la tête comme s'il devait m'annoncer que j'avais perdu toute ma famille dans un accident de voiture.

"C'est pas bon. Désolé"

Et là j'ai vu toute ma vie défiler sous mes yeux, le temps s'est arrêté, j'ai fondu en larmes, je me suis écroulée à genoux devant lui, j'ai levé les bras en criant "POURQUOIIIIII !?", puis je suis partie façon Moundir dans Koh Lanta en gueulant "pas de justice ! Aucun honneur ! PUTAIN !"

Nan je déconne.

J'ai juste ravalé ma salive et trainé le peu de dignité qui me restait jusqu'à la sortie de la salle d'examen. Lorsque la monitrice m'a fixé de ses yeux ronds en apprenant la nouvelle et que les deux gamines qui étaient avec moi nous ont annoncé qu'elles avaient eu le code avec SEULEMENT une faute, j'ai vu mon reste de dignité partir dans le fond du caniveau.

Mais bon, vous savez ce qu'on dit hein, un échec c'est pas bien grave. Se faire battre par deux gamines de seize ans alors que j'ai mon bac et bientôt deux ans de fac dans la poche c'est pas grave non plus. Il faut garder la tête haute, pleurer de l'intérieur, réaliser qu'on va encore se taper des weekends et des semaines de vacances au code, vomir de l'intérieur, puis faire des achats compulsifs et manger beaucoup de chocolat pour s'en remettre.
Rien de grave quoi.

Sur ce, je vais aller prier le dieu du code de la route de réussir haut la main la prochaine fois, parce que rater son code deux fois ça serait quand même trés trés embêtant, et puis ça me rendrait dépressive, je crois. Du genre dépressive au point de me jeter sous une voiture tiens, pour le fun.
Nan je déconne. Juste à moitié.


mardi 20 mars 2012

La phobie du téléphone, cette honte du 21e siècle.


Voilà, j'avoue tout, j'ai la phobie du téléphone. Rigole pas toi au fond, c'est pas une blague. J'ai réellement la phobie d'appeler les gens, pour de vrai. Tu comprends pas ? Pour t'expliquer ce qu'est la phobie du téléphone, je vais te raconter mon dernier appel en date.

Voilà deux ans que je me traine les même lunettes sur le pif, et voilà deux ans que ma vue baisse. En deux ans, j'ai eu le temps de changer, mes lunettes ne me vont plus, du coup je devais prendre mon courage à deux mains : je devais appeler l'ophtalmologiste. Une fois que j'ai réalisé l'idée que je devais passer un coup de fil à une secrétaire inconnue qui serait surement pas trés rigolote, j'ai dû me préparer psychologiquement pendant une semaine. Oui, une semaine. Puis ce matin, en me levant, j'ai décidé que c'était le jour J. J'ai repoussé l'échéance jusqu'en début d'aprés-midi. Une fois que plus rien ne pouvait me servir d'excuse pour passer cet appel tant redouté ...et bah nan, j'ai pas appelé. Pas encore. Non, avant ça, j'ai pris un carnet sur lequel j'ai noté toutes les dates auxquelles je ne pourrais pas venir histoire de pas m'embrouiller, j'ai vérifié deux fois que le numéro de téléphone était le bon, j'ai fait des gribouillis pour vérifier que mon stylo fonctionne bien, je me suis éclairci la gorge, j'ai bu un verre d'eau, j'ai tapé le numéro sur le téléphone en le relisant trois fois à voix haute, puis j'ai appuyé sur le bouton fatidique.
Bah tu sais quoi ? Finalement, la secrétaire était pas si méchante que ça, elle ne m'a pas mangé, et j'ai dégoté la date idéale pour mon rendez-vous en moins de cinq minutes. En raccrochant j'ai eu honte. J'avais l'impression d'avoir accompli un grand exploit, puis j'ai ris nerveusement comme si je venais d'échapper à la mort de justesse. Quoi ? Je suis cinglée ? T'as surement raison.

Cette phobie je pensais être la seule à l'avoir. Et puis un jour, un ami m'a confessé avoir la même peur un peu idiote. Ainsi que d'autres qui, à ma grande surprise, ne se sont pas fichu de moi. Je me suis demandé à quoi ça pouvait être lié, si c'est notre génération trop habituée aux claviers qui est devenue étrangère à ce moyen de communication au point de flipper. Pourtant, on a tous un portable, et on s'en sert tous...le plus souvent pour écrire des SMS. Est ce que tout ça est lié ? Suis-je simplement victime de ma génération ou est-ce que je suis névrosée ? Je penche pour les deux réponses. 

Bref, tout ça pour dire que j'ai la phobie du téléphone, qu'aujourd'hui j'ai su dépasser ma peur et qu'en récompense je vais avoir des belles lunettes toutes neuves. Moi contente.

La prochaine fois, je te confesserai pourquoi je flippe comme une malade devant des films d'épouvante à la con qui me font dormir avec la lumière allumée durant plusieurs jours alors que les autres, eux, sont tous d'accord pour dire que ces films là ne feraient même pas peur à un enfant de quatre ans.
Décidément, ce blog va devenir plus effrayant que Confessions Intimes.

lundi 19 mars 2012

Je ne comprends pas les "vraies blogueuses".


En écrivant cet article j'ai l'impression d'enfoncer une porte ouverte. Mais bon, tant pis, j'ai une excuse, ces temps-ci je ne suis pas vraiment là (révision d'un partiel - finalement annulé - et de mon examen de code oblige).
Pourtant, le peu de fois où j'ai eu le temps de cliquer sur Hellocoton, j'ai remarqué qu'un sujet revenait souvent sur le tapis. D'ailleurs, c'est encore le cas aujourd'hui. Je veux parler des blogueuses qui écrivent en attendant un retour comme si c'était quelque chose de vital.

Je comprends que l'on puisse écrire en espérant être lue. Mais je ne comprends pas que l'on puisse considérer son blog comme étant une sorte de second métier, quelque chose de sérieux et d'important. Je suis surprise de voir des blogueuses s'indigner de "devoir" (j'insiste sur ce mot) créer l'évènement à travers des articles qui doivent absolument plaire aux autres ainsi que des concours divers et variés. Je suis peut être has-been sur ce coup là, mais pour moi, un blog c'est censé être avant tout un espace de création, de liberté d'expression, un défouloir, quelque chose qui doit servir avant tout son créateur. Bien sur, un blog est fait pour être lu (sinon on serait tous restés au journal intime à cadenas), mais à quel prix ? Je crois que l'on ouvre un blog pour pouvoir s'exprimer et partager, non pour être sur le devant de la scène, devenir une star du web, devenir celui ou celle que les autres doivent envier. Je crois que si l'on ouvre un blog dans le but d'être reconnu, alors il vaut mieux le fermer tout de suite. D'ailleurs, il me semble que c'est la même chose pour celui qui veut devenir écrivain. Il faut qu'il écrive parce qu'il a quelque chose à partager, non parce qu'il veut gagner du fric et passer au Grand Journal. Quelqu'un qui voudrait écrire dans ses conditions aurait de fortes chances de voir son livre finir comme papier toilette de secours dans les chiottes publiques. Non ?

Loin de moi l'idée de vouloir juger ces blogueurs et blogueuses qui se donnent tant de mal pour être number ouane de la blogosphère, c'est presque courageux de leur part, mais je pense que ces gens là devraient prendre du recul. Bien entendu, ce n'est qu'une incompréhension personnelle (et puis qui sait, peut être que dans quelques mois je tomberai aussi dans ce cercle infernal)(pitié, faites que non). Je serais ravie de recevoir l'avis de ces blogueurs et blogueuses en question, et je comprendrais que certains et certaines veuillent me lancer des tomates à la tronche (m'en fou, de toute façon vous savez pas qui je suis dans la vraie vie, les tomates virtuelles ne me font pas peur). 

Pour finir, parce que ça me fait rire, et que ça me rappelle le lycée et les skyblogs foireux (ah merde, ça existe encore) :


Ça pique les yeux, hein ?







mardi 6 mars 2012

Comment j'ai sauvé une mamie d'un fan de Keen'V.



Aujourd’hui j’ai sauvé quelqu’un.

Pourtant, rien ne prêtait à croire que j’allais sauver quelqu’un un jour. Je veux dire, normalement la seule personne que je sauve c’est moi même, et c’est plusieurs fois par jour, sept jours sur sept, juste parce que j’ai le don d’avoir la tête ailleurs. Me sauver de mes propres conneries c’est déjà assez compliqué, alors sauver les autres moi j’ai pas que ça à faire.

Enfin bref, rien ne me prédisposait à ça. Et rien ne prédisposait cette matinée à devenir spéciale non plus. C’était un matin ordinaire qui se levait sur Montpellier-city (on a pas tous la chance de vivre à Gotham), un matin ordinaire qui commençait par un cours d’anglais chiantissime. Un cours d’anglais à 8h15, c’est toujours chiant. Bref, j’ai somnolé sur ma table durant une heure et demi, puis j’ai décidé d’aller faire mes courses parce que mon frigo était un peu vide. C’est donc avec bravoure que je me suis dirigé vers le Carrefour, et que j’ai rempli mon panier avec de la bouffe d’étudiant lambda ainsi que quelques articles honteux (serviettes hygiéniques + crème dépilatoire, COMBO !) J’ai d’ailleurs un peu rougi lorsque le garçon qui était devant moi à la caisse, plutôt charmant, eut la chance de voir mes articles honteux atterrir prés de son sac qu’il finissait de remplir. Enfin passons. Je suis sortie du Carrefour, et je suis donc arrivée au carrefour. Oui, le carrefour du Carrefour, ils auraient pu mettre un Shopi pour qu’on évite de dire ce genre de phrases ridicules, mais non. Donc, ce fameux carrefour, la route je veux dire, disons qu’il est assez dangereux. C’est le genre de carrefour où les signaux disent «cher piéton, tu peux traverser, mais fait gaffe parce que les voitures passent quand même, et elles passent super vite, ces connasses.» J’étais donc au passage piéton, prête à courir dés que le feu serait vert, et une petite mamie arriva à coté de moi. Le feu allait passer au vert et la petite mamie était donc sur le point de traverser. Mais ce qu’elle a pas vu, la mamie, c’était le kéké arrivant de droite. Moi, grâce à ma super vue panoramique, je l’ai vu arriver. Puis bon, un mec qui écoute du Keen’V à fond la caisse à 10h30, ça se repère vite. Mais la mamie est sourde comme un pot, la mamie n’a pas l’habitude de côtoyer les kékés dans la vie de tous les jours (et je l’envie). Bref, la mamie allait traverser et se faire écrabouiller par ce kéké qui était trop occupé à vouloir trop qu’elle l’aimeuh mademoiselle Valérie pour avoir l’intelligence de mettre son clignotant et de rouler à vitesse normale en serrant à droite. La mamie allait finir en crêpe si, par automatisme, je ne l’avais pas tiré par le bras.

J’ai beau me refaire la scène dans ma tête, je sais pas pourquoi j’ai eu ce réflexe de l’empêcher de traverser, moi qui, d’habitude, a la fâcheuse tendance de vivre à coté de mes pompes, surtout un mardi matin après un cours d’anglais. Ayant peur de lui avoir fait mal, je lui ai demandé si elle allait bien. Elle a posé sa main sur mon bras en me disant «mais vous m’avez sauvé la vie !». Etait-ce l'héroïsme qui me poussa à devenir si aimable envers mon prochain ? Toujours est-il que je me suis contenté de dire «c’était rien» et de lui proposer de l’aider à traverser l’autre route. Instant Amélie Poulain.

J’aimerais trouver une jolie chute mais il n’y en a pas. La mamie me remercia mille fois, c’est limite si elle allait pas me promettre de me mettre sur son testament. J’ai répété que c’était vraiment rien, comme si j'avais l'habitude de sauver les mamies des fans de Keen’V. Ironie du sort : en rentrant dans le bus, qui vois-je ? Le garçon de la caisse qui doit me prendre pour un yéti femelle. J’aurais pu me planter devant lui et lui dire «ouais ok, j’ai mes ragnagnas et je m’épile parce que j’ai des poils aux jambes, mais tu sais quoi ? Moi je sauve les mamies des kékés en tuning qui roulent trop vite, alors regarde moi comme si j’étais Wonder Woman et pas Georges de la pub tic-tac, okay ?» Mais les super-héros gardent leur identité secrète, c’est bien connu, alors j’ai rien dit. La vie de super-héroïne sauveuse de mamies demande des sacrifices. 

Sur ce, je te laisse, Batman s'est encore fait larguer par Robin et il veut qu'on aille prendre un thé. Non lecteur, ne m'envie pas, ça risque d'être aussi chiant que mon cours d'anglais !


samedi 3 mars 2012

Les condescendants, ces suppôts de Satan ! (Matte la rime, quand même)


Bordel, ce que je peux détester les condescendants ! D’ailleurs, cher lecteur, tu remarqueras que dans condescendant, il y a «con». Crois-moi, c’est pas un hasard. Pourtant, à la différence du con lambda qui dira tout un tas de conneries pour des raisons diverses et variées, souvent par manque d’intelligence plus que pour d’autres raisons, le condescendant, lui, est un vicieux. Oui oui, t’as bien lu, un vicieux. Un vrai de vrai. Tu comprends pas ? Pourtant, il suffit de lire la définition de «condescendance» pour s’apercevoir du pourquoi du comment le condescendant est pire qu’un con ordinaire.  

Condescendance, nom féminin
Sens : Attitude bienveillante teintée d'un sentiment de supériorité, de mépris.  

Voilà. Tout y est.

Pour illustrer cet article, j'avais le choix entre "Dr House" et Mickael Vendetta, le choix était vite fait.


Le condescendant c’est un gros vicelard parce qu’il va te faire croire qu’il est «bienveillant». L’ennui, c’est qu’au fond, il ne l’est pas. Le condescendant va se présenter à toi comme le messie de la bonne parole, l’être spirituel de la pensée, le gourou du comment faire pour être aussi bon et aussi doué que lui. Au début, comme tu es apte à la critique, tu l’écoutes. Tu écoutes son discours, puis tu lis entre les lignes, et là c’est le drame. Tu te rend compte qu’entre les «excuse moi hein, mais», «moi à ta place» et les «franchement, tu devrais» il n’y a que du vide fait pour mettre une bonne grosse baffe dans la gueule de ton égo. Et ça fait mal. 

Voici les choses que j’ai remarqué en observant des condescendants dans la vie de tout les jours (crois-moi, j’en croise beaucoup, même quand je fais innocemment mes courses. Un jour je te raconterai comment une connasse caissière condescendante m’a presque engueulé parce que j’achetais des Pastabox.) :

- Plus les condescendants excusent leurs propos, en fait, moins ils s’en excusent.

- Les condescendants finiront toujours par te comparer à eux même. C’est leur faille, leur talon d’Achille bien à eux. Dés qu’ils diront «moi à ta place» ou «moi par exemple» tu peux alors les pointer du doigt en criant «HAHA ! Je t’ai démasqué, vil condescendant !» (tu peux même ajouter «de merde !» si tu l’aimes pas, parce que ça défoule)

- Les condescendants ont souvent un gros complexe d’infériorité. Ils viennent de se faire larguer, ils sont en train de rater leur vie, ou maman ne les aime pas assez. Bref, si ils tentent de te faire sentir comme la dernière des merdes, c’est pas pour rien.

Enfin, pour finir, je tiens à dire que l’on a tous un condescendant en nous. Et que si l’on faisait tous en sorte de ne pas sortir ce coté obscur de nous même face au reste du monde, on aurait de fortes chances de vivre enfin, un jour, dans un monde de bisounours fait de guimauves, d’arc en ciels et d’animaux qui chantent. Oui, on y croit.


Dans la boîte à sardines.



J’aime ces gens qui, dans les transports en commun, tentent de briser les barrières des autres en engageant la conversation de la façon la plus aimable possible. Hier, il y avait ce petit vieux qui est rentré dans le tram un peu trop plein. Il s’accrocha tant bien que mal à la barre du milieu et nous sourit.

"Dites donc ! Mais c’est qu’on est dans une vraie boîte de sardines là, hein ? Vous tenez le coup ?"

Moi et la dame à ma gauche hochons la tête avec un sourire de circonstance. Celle de droite resta muette. L’homme s’adressera alors à celle de gauche en lui disant qu’elle a des vraies mains de pianiste. Elle lui répondra que pourtant, elle n’a jamais eu l’occasion d’apprendre le piano, bien qu’elle en ait rêvé. Il lui dira qu’il n’est jamais trop tard. Aventureux, l’homme tentera alors de faire sortir ne serait-ce qu’un mot de la bouche de la muette de droite. Il lui demanda si elle aime la musique. En guise de réponse, celle ci lui lança un regard noir et partit tant bien que mal dans le wagon d’à coté, le plus loin possible.

L’homme avait l’air déçu. Comme pour excuser le comportement de la femme, je lançais :

"Aujourd’hui les gens ont l’habitude de se mettre des barrières...
- Au point de rester enfermés pour de bon. C’est dommage, finit-il tristement."

Il changea de sujet en commentant mes mains. «Vous avez des mains d’artiste vous ! Vous auriez pu faire du violon. Moi je fais de la guitare depuis que je suis gamin, et j’adore ça vous savez. Vous faites vraiment pas de violon ?»

Je ris, lui dit que non, et j’avoue à demi-mots qu’à part écrire je ne fais pas grand chose. Il me regarde alors comme si je venais de lui avouer que j’étais une fée. Il me lança dans un grand sourire :

"Mais le pouvoir des mots ma petite, c’est la plus belle magie qui existe ! J’aurais voulu savoir écrire moi, mais avec mon orthographe vous savez...alors la guitare pour raconter des histoires, c’est déjà pas mal."

J’osais pas lui dire que mon écriture était surement médiocre à faire retourner n’importe quel écrivain dans sa tombe. Que j’avais encore beaucoup de choses à apprendre et que même si l’effort était vain, ça me permettait de me défouler un peu. A la place, j’ai souri bêtement, et il continua de me parler de sa guitare jusqu’à mon arrêt.

Il leva son chapeau de sa tête en me souhaitant une très bonne journée et une bonne continuation dans les tumultes de la vie, je fis de même le chapeau en moins. J’ai continué ma route jusqu’à la gare, le sourire aux lèvres.

Moi aussi, j’aimerai que les barrières se brisent plus souvent.